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c r i t i q u e s |
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"Central do Brasil" |
Authentique. Josué vient de perdre sa mère, l'enfant de neuf ans décide alors de retrouver le père qu'il n'a jamais connu. Dora, écrivain public à la gare de Rio, finit malgré elle, par aider le petit garçon. Sur la route, Josué et Dora cohabitent tant bien que mal. La franchise de l'enfant se heurte aux mensonges et aux lâchetés de la vieille femme, Dora ne poste pas les lettres que les gens lui ont dictées, elle trahit la confiance que Josué lui accorde. La force de "Central do Brasil" tient dans son réalisme et son authenticité. Ce naturalisme, c'est tout simplement l'état de nécessité dans lequel vivent les deux personnages. Loin de Rio, leur port d'attache, Josué et Dora doivent, chaque jour, trouver les moyens de survivre. Les préocupations les plus banales, triviales comme manger, rester propre ou dormir, prennent ici toute leur importance et constituent le coeur de l'action. C'est encore la nécessité qui impose à Josué de s'accrocher à la seule personne qu'il connaît alors que Dora l'abandonne pourtant à mi-parcours sans explication, et c'est la nécessité et non la compassion qui pousse la vieille femme recherchée, à suivre le petit garçon plutôt qu'à retourner à Rio. La pudeur leur interdit de montrer leurs émotions, elle donne à ces personnages, une beauté et une dignité formidable "Central do Brasil" n'est pas une quête initiatique ou spirituelle, il n'y pas de leçons à tirer du long voyage de Josué et Dora, mais simplement à apprécier la qualité de regard du cinéaste brésilien.
Florence Guernalec
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