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"Coup de foudre
à Notting Hill"

de Roger Michell




synopsis

fiche technique

site officiel

Sucré salé.


Oubliez un instant, Julia Roberts et Hugh Grant, oubliez le réalisateur Roger Michell, la vraie vedette de "Coup de foudre à Notting Hill", c'est Richard Curtis. Après les scénarios de "Quatre mariages et un enterrement", et de "Bean", l'auteur se distingue une nouvelle fois en signant une comédie romantique vraiment drôle avec des accents plus amers. Richard Curtis fait de la célébrité, le noeud du film : il montre des gens ordinaires qui fantasment sur les acteurs, sont impressionnés lorsqu'ils voient une personne connue en vrai, il montre une star en pleine promotion de son film, ses rapports avec les médias et les anonymes... Les personnages de Richard Curtis sont drôles malgré eux : effroyablement maladroits, ils se comportent comme tous ceux qui tentent de briller devant une femme ou une personnalité et ne font que s'enfoncer dans le ridicule.

William tient une petite librairie dans le quartier de Notting Hill à l'ouest de Londres. Un jour, la star américaine Anna Scott entre dans sa boutique. Un incident plus tard, ils se retrouvent et c'est le coup de foudre. Mais leur relation est contrariée par la présence de son attaché de presse et de son agent, l'irruption du petit ami, les maladresses du colocataire et des amis de William, le harcèlement des paparazzi... Hugh Grant retrouve son personnage de jeune célibataire timide et maladroit, qui a fait son succès, alors que Julia Roberts incarne une star un peu hautaine mais fragile, harcelée par la presse et courant d'échecs sentimentaux en films futuristes crétins. 

Comme dans ses précédants scénarios, Richard Curtis, paraît fasciné par les différences de culture et de mentalité entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis : il met une nouvelle fois aux prises un anglais et une américaine, une vieille angleterre timorée et une amérique sans complexes mais le face à face tourne (encore une fois) à l'avantage du vieux continent, William séduit par son authenticité et ses bonnes manières. Le petit ami de Anna, sorte de "beauf' ricain" incarné par Alec Baldwin, ne tient pas la comparaison .

Richard Curtis a écrit des dialogues qui font mouche, il sait donner à aux phrase les plus anodines, un sens comique insoupçonné comme dans la séquence d'anthologie de l'interview : les questions lamentables de William et les réponses toutes aussi inintéressantes des acteurs, ne sont pas si éloignées des vrais sujets vus à la télé mais elles prennent ici une tournure d'autant plus comique que William est terriblement gêné, il est le seul à être parfaitement conscient du ridicule de la situation alors que ses interlocuteurs prennent l'interview très au sérieux.

Mais un changement de ton a lieu au cours du dîner d'anniversaire où chacun se moque de lui-même. Derrière l'humour des uns et des autres et les sourires forcés, les personnages vivent une existence médiocre. Ils avouent ne pas être très heureux : ils sont, comme tout le monde, à la recherche du grand amour. Après nous avoir bien faire rire, Curtis jete un froid d'autant plus glaçant qu'on ne s'y attend pas le moins du monde.

Si vers la fin, l'auteur ne sait plus trop comment finir, multiplie les rebondissements, engage une lutte contre la montre pour sauver le couple William-Anna et n'évite pas toujours la scène convenue, celle où tout rentre dans l'ordre comme par miracle, Curtis signe au bout du compte un film vraiment drôle et moins léger qu'il n'y paraît...

 

Florence Guernalec

 

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