thé, crackers et cinéma
c r i t i q u e s
 



"Cuisine américaine"
de Jean-Yves Pitoun



synopsis

fiche technique

site officiel

Comestible.


"A tous les grands chefs et à aucun en particulier". Jean-Yves Pitoun dédie son premier film à ceux qui consacrent leur vie à nous charmer les papilles, aux amoureux de la bonne cuisine. Le réalisateur a choisi la légèreté pour filmer la passion qui anime les grands chefs. "Cuisine américaine" est un comédie bien enlevée, souvent drôle : la qualité des dialogues permet presque de faire oublier que toutes les situations sont courues d'avance.

Le film de Jean-Yves Pitoun est porté par Eddy Mitchell : dans le rôle du grand chef, l'acteur-chanteur joue à merveille les irascibles. Personnage entier, excessif, Louis Boyer ne supporte pas l'imperfection, sa passion dévorante pour la gastronomie le conduit à la limite de la folie. Le vieux lion rugit dans sa cuisine, les assiettes volent, le grand chef attaque tous ceux qui ne partagent pas son amour de la bonne "bouffe".

"Cuisine américaine" est le récit d'un apprentissage, celui de Loren (Jason Lee), un jeune cuisinier américain venu apprendre le métier sous la direction de Louis Boyer. Le principe du film est simple, il s'agit de plonger un corps étranger dans un milieu fermé qui a ses règles, ses conventions et de laisser agir. Il est facile de deviner que Loren, surnommé "New-York", va d'abord être rejeté - le débutant sème la zizanie à la cuisine - avant d'intégrer l'équipe.

Jean-Yves Pitoun filme les différents visages de cette cuisine à toutes heures du jour et de la nuit, il réussit en particulier à saisir l'agitation qui s'empare des cuisiniers à l'appel des commandes : la caméra suit les uns et les autres courant entre les fourneaux. Spectateur de ce numéro de haute voltige, l'inspecteur du fisc, installé dans la cuisine pour vérifier les comptes du grand restaurant, finit par se laisser prendre par l'effervescence qui suit l'annonce des plats.

Jean-Yves Pitoun filme les assiettes comme s'il s'agissait d'Šuvres d'art, le contraste avec la gamelle de l'agent du fisc ou le plateau repas de l'hôpital est hilarant : "Pas étonnant qu'il y ait autant de gens qui meurent dans les hôpitaux quand on voit ce qu'on leur donne à manger" se plaint Louis Boyer qui envoie valser cette alimentation aseptisée.

"Cuisine américaine" donne envie de manger, de bien manger.

 

Florence Guernalec

 

thé,
crackers
et cinéma

 

home - critiques - notes - archives - l'auteur - contact
Droits de reproduction et de diffusion réservés © thé, crackers et cinéma