thé,
crackers et cinéma
c r i t i q u e s |
|
|||
"La Momie" |
Une parodie réussie.
Dans les années 20, un ancien de la légion étrangère Rick O'Connell (Brendan Fraser) conduit Evelyn, une jeune égyptologue (Rachel Weisz) et son frère Jonathan (John Hannah) à Hamunaptra, la cité des morts. Mais le trio ne se retrouve pas seul, des aventuriers attirés par les trésors ont également découvert les lieux. Ils vont, sans le savoir, réveiller Imhotep, un prêtre momifié vivant trois mille ans plus tôt pour avoir séduit la maîtresse du Pharaon. Dès lors, la momie va convoiter leur chair pour retrouver apparence humaine et la malédiction se réalisera : Imhotep déclenche des tempêtes de sable, libère des millions de sauterelles et autres fléaux. Stephen Sommers fait preuve d'une bonne science de l'équilibre, les rôles par exemple, sont bien répartis : le baroudeur viril, affronte mille dangers, et occasionnellement flirte avec la jeune femme intrépide. A leurs côtés, le frère, sorte de fin de race désabusé, commente l'action, plaisantant dans les moments les plus désespérés. De même, "La Momie" combine avec un certain talent aventure et comédie, l'humour débridé des personnages venant désamorcer les scènes les plus angoissantes. Sommers joue ainsi beaucoup sur l'imitation des archétypes du film d'horreur comme lorsque les habitants de la ville aux ordres de Imhotep, fondent sur les héros comme une nuée d'insectes, Jonathan se joint à la foule et imite la population sous hypnose en répétant le nom du chef, de même lorsque la momie effraye les aventuriers, Rick tente d'être aussi menaçant en ouvrant grande la bouche et en hurlant comme lui pour l'mpressionner. Stephen Sommers est parvenu à imprimer un rythme haletant à son film : à partir de l'arrivée de l'expédition à Hamunaptra, les obstacles se bousculent à une telle rapidité qu'ils ne laissent aucun répit aux personnages... et aux spectateurs. Les héros sont constamment en train de courir, de fuir le danger, tout le sel du film vient du fait qu'ils "sont constamment sur la corde raide". Seule, la grande séquence d'ouverture au temps des pyramides, est assez laborieuse, l'histoire d'Imhotep comme la reconstitution laissent à désirer : la maîtresse du Pharaon marche comme les mannequins sur les podiums de défilés, le décor et sa tenue sont aussi réels qu'une pub pour un parfum. Si "La Momie" n'est pas à la hauteur des "Aventuriers de l'arche perdue" mais plutôt des bonnes séries B, c'est un film qui se regarde avec beaucoup de plaisir.
Florence Guernalec
|
||