Un beau mariage.

C'est un peu le monde à l'envers. Une bande de chats se fait terroriser par des rats et une petite mouette se prend pour un minou. Bienvenue dans le monde poétique du chilien Luis Sepùlveda. Sa nouvelle a inspiré à Enzo d'Alo', un dessin animé original même si le réalisateur italien n'hésite pas à marcher sur les trâces de Walt Disney : "La Mouette et le chat" est truffé d'intermèdes musicaux mais ici, les mélodies et les textes ne font pas hurler, David Rhodes signe des chansons joyeuses et pas bêtes comme le fameux "la belle vie quand on est chat". 

Zorba, un jeune matou plein de bonne volonté, recueille Félicité, une mouette à peine sortie de l'oeuf. Le colonel qui a beaucoup d'heures de vol, Diderot, le lecteur de l'Encyclopédie, Yoyo, le jeune chat intrépide et quelques autres, vont l'aider dans son rôle de nounou. L'ennui c'est que Félicité se prend pour un félin et apelle Zorba, "maman". Les rapports entre la jeune mouette et son père adoptif donnent lieu aux meilleurs scènes car le jeune chat ne sait comment s'y prendre avec Félicité, il doit tout improviser dans l'urgence : le gîte, le couvert et même les leçons de vol. L'ensemble est plutôt rigolo et touchant.

Malheureusement, les premières minutes de "La Mouette et le chat", laissent un peu à désirer. Pour justifier cette histoire invraisemblable, Enzo d'Alo' se donne beaucoup de mal pour rien : le cinéaste introduit un personnage de poète destiné à faire la transition entre la réalité et le conte. L'univers développé autour de la bande de rats est également bien moins réussi tant la musique rock agressive et l'atmosphère bête et méchante, hérissent le poil au lieu de nous faire aimer le dessin animé. "La Mouette et le chat" reste, malgré tout, un film assez étonnant.

Florence Guernalec