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"Ma meilleure ennemie" |
Les meilleures intentions.
Malheureusement, il faut très vite déchanter, "Ma meilleure ennemie" tombe dans le gouffre du sentimentalisme à quatre sous : les auteurs ont imaginé que Jackie est atteinte d'un cancer incurable. Dès lors, la messe est dite : le film de Chris Columbus sera lacrymal ou ne sera pas. La mort se tient en embuscade comme un rodeur autour d'une maison, on sent continuellement sa présence pesante et on redoute le moment où elle va passer à l'offensive, le tout se passe sur fond de fêtes de famille... La scène d'adieu entre la mère et ses enfants le jour de Noël, est édifiante : Jackie leur explique qu'elle sera toujours près d'eux même s'ils ne pourront pas la voir ou lui parler.... C'en est trop. D'un point de vue scénaristique, introduire la maladie de Jackie se comprend car cet événement oblige chacun à reconsidérer la situation, à trouver un terrain d'entente : la mère est forcée de faire confiance à Isabel pour s'occuper des enfants, et cette dernière sait qu'elle doit se tenir prête à assumer pleinement un rôle de mère. Mais si la maladie permet de faire progresser l'histoire et de lui donner un dénouement, elle recouvre le film d'une chape de béton. Tout ce qui faisait l'intérêt de "Ma meilleure ennemie", s'évanouit dès lors qu'il n'y plus guère d'opposition possible entre Isabel et les enfants, ceux-ci se font une raison, une complicité s'installe même entre eux. Idem avec Jackie même si cette dernière se sent dépossédée peu à peu de son rôle de mère et le vit très mal. On sent même que la belle-mère commence à prendre son rôle de maman très à coeur. Les bons sentiments ont pris le pas sur la réalité brutale qui accompagne un divorce. Cinq scénaristes sur le coup et au bout du compte un sujet original bien gâché à trop vouloir forcer les émotions.
Florence Guernalec
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