thé,
crackers et cinéma
c r i t i q u e s |
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"Mary à tout
prix " |
Tordant.
Pour tous ses prétendants, Mary est "canon". Mary, c'est Cameron Diaz. Les frères Farrelly montrent que les hommes sont prêts à tout pour se faire aimer de la fille de leurs rêves. Dans le jeu de la séduction, chacun se fait passer pour ce qu'il n'est pas. Mary a un frère mongolien, pas de problème, ses soupirants adorent s'occuper des handicapés mentaux, Mary rêve de rencontrer un architecte, il construit des immeubles dans le monde entier, elle voudrait aller à Katmandou, il a une maison au Népal, elle aime les sportifs, il se met au golf, elle adore le film Harold et Maud, lui aussi... Les prétendants de Mary sont nombreux : Pat (Matt Dillon) un détective franchement beauf qui aime espionner Mary à la jumelle, un livreur de pizza qui se fait passer pour un handicapé moteur, un fétichiste (Chris Elliott) qui lui vole ses chaussures, et dont le fait même de penser à Mary lui provoque des boutons. Enfin, Ted le timide (Ben Stiller) qui pense à elle depuis treize ans. Une obsession. On vous l'a dit, Mary est "canon". La réussite de ce film tient dans la capacité des frères Farrelly à construire un gag, à l'exploiter et à le faire rebondir sans l'étirer. C'est particulièrement vrai dans deux scènes phares du film : lorsque Ted coince ses bijoux de famille dans sa braguette, tout le monde défile pour voir la catastrophe ou quand Pat a un peu trop forcé sur les amphétamines et tente différents moyens pour ranimer le vilain toutou. Plus fort et incroyable, les frères Farrelly réussissent à faire rire avec des gags faciles et déjà-vu comme le blessé qu'on cogne contre l'ambulance, ou en utilisant le quiproquo : Ted arrêté sur une aire d'autoroute pour soulager sa vessie, se retrouve embarqué par la police avec des homosexuels et pris pour un dangereux psychopathe. "Mary à tout prix" provoque chez le spectateur des rires francs et massifs. débridés. Un plaisir non coupable.
Florence Guernalec
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