thé, crackers et cinéma
a r c h i v e s
 



Numéro 9
29 Mars 1995
 


Sommaire
François Truffaut
dans ses propres mots





























"L'art cinématographique ne peut exister que par une trahison bien organisée de la réalité." 1979

"Vouloir tout mettre dans un film (principe de l'amalgame) ou n'y mettre rien (principe de l'avant-garde), c'est empêcher les autres de porter un jugement en les terrorisant par l'obscurité des intentions." 1972

"D'abord créé pour reproduire la réalité, le cinéma est devenu grandiose chaque fois qu'il a réussi à surpasser cette réalité en s'appuyant sur elle, chaque fois qu'il a pu donner de la plausibilité à des événements étranges ou des êtres bizarres, établissant ainsi les éléments d'une mythologie en images." 1979

"Le véritable adversaire à vaincre ou à convaincre, c'est le public..." 1972

"Quand je parle autour de moi de la débandade morale, spirituelle, intellectuelle qui nous guette à l'approche de l'an 2000, cela fait sourire (...) La crise, ce n'est pas seulement l'abondance des biens inutiles et la pénurie de la nourriture, c'est aussi la dégradation des sentiments et, de ce point de vue, (...) les politiques et les publicitaires contribuent à la crise par leur acharnement à corrompre le vocabulaire quotidien." 1983

"Ici, il n'est pas inutile de rappeler qu'à l'époque de Bazin, les critiques voyaient les films en salle, le premier jour, avec le public. Le critique n'écrivait pas son article à partir d'un "dossier de presse", il devait reconstituer lui-même le résumé du scénario, deviner les intentions des auteurs, évaluer le décalage entre les intentions et le résultat." 1983

"... la télévision a pulvérisé les mythes, détruit les stars et rompu le charme. La généralisation de la couleur a fait régresser la qualité moyenne des images, elle a rendu la "lecture" des films à la fois plus simple et moins envoûtante." 1983

"Triomphe de l'acteur et de son corps, plissement d'un nez, contraction d'une bouche, sourire en coin, une paupière s'abaisse, une autre s'entrouvre, rejet en arrière d'une chevelure abondante : le cinéma est cela." 1953

"Certains de ceux qui détestent la fantaisie feignent d'aimer le cinéma mais, si vous les questionnez, vous vous apercevrez qu'ils aiment surtout le cinéma documentaire, celui qui est aussi rasoir que les conférences d'explorateurs à la salle Pleyel. (...) ... leur goût les porte vers les histoires réalistes, bien situées géographiquement, historiquement, sociologiquement." 1984

"L'institution de l'Avance sur recettes présente bien des avantages, mais aussi quelques inconvénients. L'intellectualisation du métier, qu'elle a entraînée a fait surgir un nouveau genre de metteurs en scène secs, abstraits, aussi peu charnels que les énarques qui nous gouvernent." 1982

"Tristesse sans fin des films sans femme !" 1980

"Le trait dominant du réalisme psychologique est sa volonté antibourgeoise." 1954

"Un cinéaste n'est pas un écrivain, il pense en images, en termes de mise en scène, et rédiger l'ennuie." 1957

"Faire un film, c'est améliorer la vie, l'arranger à sa façon, c'est prolonger les jeux de l'enfance..." 1969

"... le public populaire préfère peut-être les naïfs petits films étrangers qui lui montrent les hommes "tels qu'il devraient être"..." 1954

"... on peut faire payer les gens pour leur montrer du mensonge organisé, mais pas pour leur montrer de la vérité en vrac." 1968

"Il faut douter de son talent, il ne faut pas douter de son inspiration. Il ne faut pas se dire : "Mon Dieu, c'est épouvantable, pendant que des enfants meurent au Biafra, je suis en train de tourner une comédie musicale sur l'adultère..." 1969

"Un film idiot mais énergique peut faire du meilleur cinéma qu'un film intelligent et mou" 1975

"... il existe, dans l'idée même de spectacle cinématographique, une promesse de plaisir, une idée d'exaltation qui contredit le mouvement de la vie (...) le spectacle est une chose qui monte, la vie quelque chose qui descend (...) on dira que le spectacle, contrairement au journalisme, remplit une mission de mensonge..." 1975

"La beauté de ce travail réside dans sa sournoiserie, car le metteur en scène donne l'impression qu'il a seulement enregistré ces paysages sublimes, ces acteurs magnifiques, ces actions poignantes, il se donne le luxe de ne pas paraître responsable de tant de merveilles." 1972

 

 sélection établie
par
Florence Guernalec

 

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