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Je plains
les critiques qui vont devoir parler de "Waterworld".
- S'ils sont très inspirés, ils diront que le film a fait beaucoup de
vagues outre-atlantique, que le décor a pris l'eau, que le budget avait
quelques fuites et que Kevin Costner a dû essuyer une cabale contre lui.
- S'ils sont cinéphiles, ils compareront "Waterworld" à "Mad
Max", vu une certaine ressemblance dans les costumes, la bande-son
rock'n roll, sans oublier les gueules de voyous, type conducteur de Harley
!
- S'ils s'intéressent à l'évolution de notre planète, ils nous expliqueront
doctement le postulat du film : le réchauffement de la planète, la fonte
des glaciers, la disparition de la terre... Ils parleront de la couche
d'ozone et des déodorants en vaporisateurs...
- S'ils sont cultivés et se croient plus intelligents que la masse, ils
critiqueront la minceur du scénario, le ridicule des combats, l'absence
de réflexion sur le monde d'aujourd'hui. Où sont les chômeurs dans ce
film ? ils écriront sans rire : "il y a bien un SDF mais il n'est
pas représentatif."
- S'ils sont féministes ou mieux feignent de l'être, ils souligneront
le manque de consistance du personnage féminin, son côté poupée Barbie,
très fée du logis et pas vraiment tornade blanche.
- S'ils s'intéressent à l'évolution de l'espèce et ont lu en cachette
Elisabeth Badinter, ils disserteront sur "le mariner", prototype de "l'homme
dur", sexiste, viril, insensible. L'homme préhistorique.
- S'ils se croient drôles et n'ont pas peur d'écrire hors sujet, ils trouveront
le mutant Kevin Costner plus sexy que "l'extra-terrestre" de Roswell.
- S'ils sont branchés People, ils raconteront les déboires conjugaux de
la Star. Pensez qu'à Hollywood, les Costner étaient le couple modèle après
Cindy Crawford et Richard Gere ! Vous vous rendez compte après seize ans
de mariage...
- S'ils sont fans de Dennis Hooper, ils souligneront une nouvelle fois
"la performance" de l'acteur, pratique quand on sèche en fin de papier...
- S'ils sont doués, ils refileront la critique à leurs petits camarades.
Il faut le dire tout net et ne pas tromper les jeunes qui veulent faire
ce métier, c'est extrêmement dur d'être journaliste. Parfois, on a même
envie de jeter l'éponge et de rentrer au CNC.
Florence
Guernalec
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thé,
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et cinéma
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