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"Perdus dans l'espace" |
Une odyssée dans le néant. Les épreuves traversées par la famille Robinson n'ont en réalité qu'un seul but : resserrer les liens familiaux. Le programme de Stephen Hopkins est assez léger : son film s'intéresse de loin à la découverte de l'espace et ne s'aventure pas dans un récit d'anticipation. "Perdus dans l'espace" n'est en fait qu'une caricature des films de Science-fiction. Son esthétisme high-tech rappelle une époque où les gens étaient encore fascinés par l'an 2000 et les nouvelles technologies : la salle de navigation de la navette spatiale, avec ses ordinateurs et son robot qui clignotent, prête à sourire, tout comme les costumes des vaillants explorateurs, sorte de combinaisons en latex à la Batman qui mettent en valeur les formes. Le vocabulaire "technique" inventé pour désigner les différents instruments de pilotage est tout aussi risible. La singularité du scénario de Akiva Goldsman, c'est de changer de sujet en cours de route, de passer des problèmes techniques de la navette à un affrontement avec des "Alien" dans une station orbitale puis à l'exploration d'une planète inconnue où les personnages sont projetés vingt ans dans le futur et rencontrent l'être qu'ils sont devenus. Pour ce dernier rebondissement, l'auteur n'explore pas les possibilités de son audace, cette nouvelle péripétie ne sert qu'à régler un conflit familial vieux de vingt ans. Le scénario de Akiva Goldsman tient plus de la fuite en avant que d'une réflexion sur l'Homme ou le futur. Si dans leur éprouvant périple, la famille Robinson hérite d'un singe extraterrestre, le spectateur a moins de chance puisqu'il quitte la salle bredouille.
Florence Guernalec
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