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"Quasimodo d'el Paris"
de Patrick Timsit



synopsis

fiche technique

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Misère.


Tout Paris mis sens dessus de dessous même le cimetière et une armée prête à prendre d'assaut la cathédrale avec des cubains pour arrêter l'assassin des prostituées. Cette nouvelle version de Notre-Dame de Paris prend quelques libertés avec le roman de Victor Hugo. Visiblement, Jean-François Halin (ex-auteur des Guignols de l'info), Raffy Shart et Patrick Timsit se sont beaucoup amusés à transposer Quasimodo, Esméralda (Mélanie Thierry) et les autres dans un Paris imaginaire vaguement situé à la fin de ce siècle.

Dans le film, le bossu de Notre-Dame interprété par Timsit lui-même, a été élevé par Frollo (Richard Berry), archidiacre d'el Paris, un ecclésiastique qui a lancé une croisade contre les femmes de petite vertu. Le tout jeune homme a été abandonné petit par le gouverneur (Didier Flamand) et sa femme qui le trouvaient vraiment trop laid et il a été échangé contre la ravissante cubaine Esméralda rebaptisée Agnès. Lorsque la jeune fille découvre sa véritable identité, les affaires se compliquent, surtout quand le chef de la police Phoebus (Vincent Elbaz) décide de s'en mêler.

Malgré une idée de départ alléchante, "Quasimodo d'el Paris" ne tient pas ses promesses. La comédie de Patrick Timsit ne se distingue pas par un ton original ou des trouvailles comiques. Nous ne sommes jamais étonnés par les personnages car les auteurs se contentent de nous servir des clichés : les hommes politiques sont forcément mauvais dans tous les sens du mot, les jeunes mangés par la culture trash, les prêtres intégristes, les flics cons et les jeunes filles en fleur, des lolitas. On le voit les scénaristes ne risquent pas de se voir décerner le label de l'insolence d'autant que les gags sont souvent usés ou cèdent à l'air du temps : les quelques allusions en dessous de la ceinture ont déjà été entendues maintes fois ailleurs et les références à une actualité périssable, tirée du journal du matin comme celles sur Leonardo di Caprio ou l'équipe de France de football, révèlent plus un manque d'inspiration qu'un trait esprit. Il y a beaucoup trop de facilités dans ce premier film.

"Quasimodo d'el Paris" serait presque gentillet si le gouverneur ne laissait pas tomber par terre son bébé et si plus tard, l'enfant n'était pas projeter violemment contre un mur, il fallait oser, Patrick Timsit l'a fait. Si toute comédie populaire repose sur l'éxagération, Quasimodo d'el Paris s'appuie trop sur ses personnages, ses caricatures d'êtres humains et pas assez sur des situations extravagantes ou limites. Passé le temps des présentations, Patrick Timsit n'a plus grand chose à nous montrer : à cause de la faiblesse des situations, les différents protagonistes jouent chacun leur partition mais ne se "renvoient pas la balle" de sorte que leur ridicule ne s'additionne pas pour créer un effet boule de neige qui démultiplierait l'intérêt comique. Le film s'étiole pour sombrer à la longue séquence du siège de la cathédrale : la police, les militaires et les cubains sont prêts à donner l'assaut pour délivrer Esméralda des mains de Quasimodo, les principaux personnages sont présents dans cette scène censée marquer l'apogée comique du film mais Timsit ne parvient pas à faire monter le soufflé, à enchaîner les situations les unes aux autres.

"Quasimodo d'el Paris" n'est pas un film affligeant, Jean-François Halin, Raffy Shart et Patrick Timsit ne sont pas des idiots mais trop sûrs de leur talent, ils se sont contentés de recycler leur stock de gags sans renouveler leur fonds de commerce.

 

Florence Guernalec

 

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