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Le mythe réssuscité.
On ne présente plus la firme Disney : ses dessins animés agacent parfois
les parents et enchantent les enfants. Avec "Tarzan", le studio
réussit un bon divertissement même s'il faut supporter une fois encore
des chansons sirupeuses et lénifiantes. On espère de tout coeur que nos
petites têtes blondes ne seront pas contaminées par les paroles imbéciles,
chantées en français par Phil Collins, et ne demanderont pas d'acheter
le CD. Comme toujours, les dessins des personnages sont grossiers, sans
style, et le discours sur l'amour de son prochain s'apparente à du mauvais
cathéchisme.
Hormis ces fautes de goût habituelles, l'adaptation du classique
de Edgar Rice Burroughs procure un réel plaisir, on y retrouve le thème
cher au Studio : l'apprentissage. Comme les autres dessins animés, "Tarzan"
est conçu comme une leçon de vie à l'usage des enfants. Le bébé élevé
dans la jungle, parmi les singes, doit faire preuve de force de caractère
pour surmonter les obstacles de la vie, relever les défis et prouver qu'il
est digne de sa famille d'adoption. Le méchant de l'histoire est incarné
par un aventurier à la moustache fine, les tempes grisonnantes et les
muscles d'acier : Clayton a des faux airs de Clark Gable. Comme toujours,
les animaux font le spectacle et les bêtises, la bande de petits singes
facétieux et gouailleurs, improvise ainsi un concert avec des ustensiles
de cuisine et tous les objets qui ont le malheur de tomber entre leurs
pattes.
Les personnages font preuve de caractère grâce aux acteurs qui prêtent
leur voix : Tok, le petit singe, qui colle aux basques de Tarzan, est
soupe au lait comme Muriel Robin. Quant à la séduisante et pétillante
Jane, elle est "incarnée" par Valérie Lemercier. La rencontre entre Tarzan
et la jeune femme donne lieu à une séquence d'anthologie où la découverte
de l'autre s'avère d'une drôlerie et d'une inventivité absolument époustouflante.
Faire la queue pour le dernier Disney ne sera donc pas synonyme de corvée.
Florence
Guernalec
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et cinéma
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