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"The Truman Show"
de Peter Weir



synopsis

fiche technique

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A la recherche de la vérité.


Bienvenue sur le plus grand plateau de télévision du monde. Seahaven est une ville fabriquée de toute pièce : son quartier résidentiel avec ses maisons qui se ressemblent toutes, son centre-ville avec ses bureaux et ses rues aseptisées, servent de décor à l'émission "The Truman Show". Cinq mille caméras cachées sont branchées en permanence pour filmer, à son insu, les faits et gestes de Truman Burbank (Jim Carrey). Depuis sa naissance, le jeune homme est la star de ce show car il est la seule personne authentique de cette ville où tous les "habitants" sont des acteurs : sa femme, son meilleur ami jouent avec ses émotions pour faire vivre aux téléspectateurs, des moments de vérité intenses.

Pour le réalisateur du reality show Christof (Ed Harris), le succès de l'émission dans le monde entier s'explique par le fait que les gens en ont assez des acteurs qui simulent des émotions, des effets spéciaux, ils veulent du vrai. Pour Christof, le monde réel est fabriqué, comme l'est Seahaven, le mensonge y règne en maître. C'est pourquoi cette quête de la vérité est si importante et si précieuse aux yeux de tous.

Andrew Niccol, auteur et réalisateur de "Bienvenue à Gattaca", a écrit un film sur un paradoxe : la télévision, comme le cinéma, utilise le mensonge pour saisir des moments de vérité. Le petit écran manipule Truman et à travers lui les téléspectateurs, la TV commande ses émotions, modèle son comportement, sa manière de penser, d'agir, donc la nôtre au nom de la vérité. Pour tous, Truman est quelqu'un d'authentique, car il n'a pas conscience d'être filmé. Le jeune homme naïf est donc forcément naturel : les téléspectateurs voient en lui leur innocence perdue.

Malheureusement, "The Truman Show" n'est pas un film très passionnant à regarder car Peter Weir a renoncé à tout travail de distanciation. Film et reality Show ne font qu'un : la médiocrité de l'émission rejaillit sur la qualité du film. "The Truman Show" finit par être à l'image de Seahaven : un mélange de pauvreté et de fausseté des situations dramatiques dans monde aseptisé.

En fait, un monde authentique serait un endroit où les gens n'auraient pas à affronter le regard de l'autre. Mais comme un tel lieu n'existe pas, chacun adapte son attitude en fonction des circonstances. Même Truman a deux visages : il affiche un sourire radieux en société et un air taciturne en privé. Andrew Niccol évoque l'innocence perdue, le mythe de l'homme primitif, naturel comme on parle du bon sauvage.

 

Florence Guernalec

 

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