thé,
crackers et cinéma
c r i t i q u e s |
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"Une journée
de merde" |
Pas mal du tout. Cette petite comédie sympa s'appuie sur un principe simple : l'emploi du temps de Marc va être sans cesse chamboulé par les autres personnages. Les auteurs Jean-Claude Islert et Pierre Colin Thibert ont imaginé un nombre d'emmerdeurs impressionnant : le client Zucker n'est pas commode, la secrétaire tarte, son ex (Anne Brochet) débarque à l'improviste et lui tombe dans les bras, ses collègues de bureau ne sont pas très coopérants - Louise est du genre à ne rien laisser passer et Francis est plus préoccupé par la chute de ses cheveux que par son travail, le concierge de l'immeuble est serviable mais pas très efficace, les voisins de palier sont grincheux, un amant jaloux se mêle à le meute. Si on ajoute à cela que sa voiture de sport a le tort d'être un peu trop fragile, le tableau est à peu près complet. La drôlerie du film de Miguel Courtois repose sur le jeu au premier degré des comédiens qui ont accepté d'être ridicules : la maladresse des différents protagonistes est patente, ils croient toujours bien faire mais finissent par se débattre dans des situations gênantes, cocasses ou surréalistes, qui les dépassent. Plus ils tentent de résoudre les problèmes, plus ils s'enfoncent. L'ensemble fonctionne grâce à un rythme rapide : il tombe une tuile à la minute et les problèmes s'enchaînent à une vitesse infernale ne laissant à Marc aucun répit, que des motifs de stress et d'ulcère à l'estomac. Le réalisateur est aidé par un scénario parfaitement construit, sans faille, où chaque gag est exploité jusqu'au bout, où il n'y a pas de scène anodine, tout concourt à créer tôt ou tard une situation drôle. Miguel Courtois exploite bien son décor unique, la fluidité de son film naît de la circulation permanente des personnages : ils passent des bureaux du cabinet d'assurance à la cour de l'immeuble, de la cage d'escalier aux différents appartements... Les affaires de Marc se compliquent au fur et à mesure que le théâtre des événements et le nombre de protagonistes, augmentent. Un personnage entre, un autre sort, il se croisent sans se voir ou se cachent. Ça n'arrêtte pas. La musique souligne à intervalle régulier, l'agitation continue de Marc qui se démène comme un beau diable pour que tout revienne à la normale alors qu'il est pris par le temps, le bruit du tic tac d'une horloge lui rappelle que l'heure tourne et que son dîner approche. "Une journée de merde !" repose essentiellement sur les épaules de Richard Berry, l'acteur a trouvé le bon rythme de jeu pour rendre cette comédie plaisante.
Florence Guernalec
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