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"Vénus Beauté (Institut)"
de Tonie Marshall




synopsis

fiche technique

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Concept.


Des néons roses et bleus pour décor. L'institut "Vénus Beauté" est un haut lieu kitsch. Le magasin ne ressemble à aucune autre boutique du quartier. Ici, le corps est roi. Pousser la porte du salon, c'est entrer dans une sorte de secte avec ses rituels et sa quête : la beauté et la jeunesse. Les clients sont prêts à tous les sacrifices pour remonter le temps, pour sauver les apparences.

Angèle (Nathalie Baye) a beau travailler à l'institut de beauté, elle préfère rester nature. A quarante ans passés, elle ne se maquille pas et s'oblige à se laver la figure à l'eau froide. Angèle ne cherche pas à plaire, au contraire. Elle se montre irritable avec les autres. Elle a un coeur en hiver. On comprend qu'elle a connu un grand amour qui s'est mal terminé, depuis elle s'en tient à des rencontres minables, sans lendemain, dans des halls de gare et des cafétarias. Angèle ne veut pas se laisser apprivoiser par un homme : quand Antoine (Samuel le Bihan) la séduit, elle se débat.

Malheureusement, cette femme d'âge mûr n'est pas émouvante, Tonie Marshall et Nathalie Baye n'ont pas réussi à faire vivre des sentiments au personnage : Angèle est trop butée et fermée, ses blessures trop lointaines pour qu'on s'attache à elle ou même pour qu'on la comprenne. On devine ce qu'elle ressent mais on voudrait pouvoir le palper, le voir à l'écran. Pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un s'intéresse vraiment à elle mais on ne perçoit aucune différence dans son comportement, le personnage n'évolue pas. Le spectateur attendra en vain une récompense, un moment de grâce où Angèle aura des émotions de jeune fille.

Tonie Marshall tente de contrebalancer la mauvaise humeur d'Angèle par des scènes de comédie, des clients plus ou moins extravagants défilent dans le magasin : il y a la femme qui arrive déguisée en Cléopatre ou en cosmonaute, l'exhibitionniste, celle qui se croit plus jeune et plus belle que ses enfants, l'homme demandant un massage spécial... Et il y a la patronne (Bulle Ogier) convaincue de vendre du bonheur aux femmes. Ces séquences ne sont pas vraiment réussies, Tonie Marshall s'en tient elle aussi aux apparences, incapable de dépasser le premier effet de surprise et d'en tirer partie.

Le scénario de Tonie Marshall reste au niveau des intentions. "Vénus beauté (Institut)" n'est qu'une idée de film.

 

Florence Guernalec

 

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